La Brèche, octobre 2015

Oui, comme beaucoup de gens en lutte, l’équipe de La Brèche persiste à l’automne 2015 ! Nouvel épisode ! De retour pour la rentrée 2015, avec : Plein d’actualités hydrocarbures au Québec et autour, des analyses, entrevues et un brin d’humour !

Synthèse de l’actualité, juillet-août-septembre 2015

Sur la scène provinciale, on s’inquiète d’un tournant dangereux en voyant le laxisme environnemental du gouvernement Couillard, Les contradictions semblent se multiplier, le gouvernement étant accusé de parler des deux côtés de la bouche alors que Québec compte réduire ses émissions de 37,5% d’ici 2030… tout en envisageant l’exploitation des hydrocarbures, plusieurs y voient une volonté contraire aux gestes. Vraiment , on se demande, quelle politique énergétique pour le Québec ? vu le dépôt prévu d’une nouvelle politique énergétique 2016-2025 à l’automne 2015. Notons que concernant surtout l’électricité, le gouvernement a déjà, sous le bâillon, réduit la Régie de l’énergie à une coquille vide. Par ailleurs, David Heurtel serait en mode solution pour l’environnement aux Îles-de-la-Madeleine mais il y a des sceptiques…

Des amendes demi-sel ? La raffinerie Suncor Énergie, s’est vu imposer une amende de 157 661$ pour avoir déversé l’équivalent de 950 barils d’hydrocarbures dans le fleuve Saint-Laurent, à l’automne 2010, dans le secteur de Montréal-Est et Québec impose l’amende minimale à TransCanada . Au USA, BP versera 18,7 milliards. Soulignons que les dispersants utilisés dans le Golfe du Mexique seraient en voie d’être légalisés au Canada et au Québec. Serait-ce pour tenter de pallier au fait de n’être pas préparé à un déversement dans l’Arctique ? Il se confirme par ailleurs qu’un peu de pétrole suffit pour nuire aux embryons de poissons,et que le nombre d’animaux marinsa chuté de moitié en 40 ans.

Parlant de TransCanada, L’ONE coupe de moitié son aide aux groupes voulant participer aux audiences ce qui inspire des Premières Nations à demander l’arrêt des audiences alors qu’une nouvelle alliance nationale autochtone vise les pipelines de sables bitumineux et que l’on a vu partir une marche Anishinaabe contre Énergie Est. Du côté de Montréal, la consultation obtenue à la communauté métropolitaine de Montréal met en relief un Rejet massif . Notons la prise de position de Longueuil , Terrebonne et d’autres municipalités…

Il reste que le gouvernement Couillard afranchi une étape importanteen vue d’autoriser TransCanada à mener des travaux au Québec, ses doutes quant à la rentabilité étant visiblement calmées par les engagements de la compagnie. Dans les provinces voisines, notons un rapport ontarien très critique ainsi qu’un nouveau rapport publié par le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick montre que le projet d’oléoduc Énergie Est proposé par la pétrolière TransCanada « pose unrisque majeur pour la baie de Fundy » et le golfe du Maine. Autre embûche, une autre baleine menacée serait sur la route de TransCanada,

Pour la ligne 9, dont une partie a bizarrement changé de mains, la situation se corse et s’accélère. En Ontario, les travaux ont été perturbé par des opposant-e-s mais non seulement l’ONE juge qu’Enbridge exploite ses pipelines de façon « sécuritaire » mais donne un feu vert contesté qui suscite des réactions partagées, voire considéré INACCEPTABLE :. Voir l’inversion vue de l’espace pour mieux comprendre encore l’ampleur des enjeux dans ce dossier.

Ferroviaire- maritime : Dans le dossier du projet de Chaleur Terminals à Belledune appelons l’offensive juridique des Micmacs, évidemment soutenue par Tache d’huile,contre le Nouveau-Brunswick, mais aussi contre la compagnie Chaleur Terminals alors que la cour se penchera sur le cas en janvier. De son côté, Québec ne prévoit pas de mener de consultations sur le projet de Belledune.. Ceci dit, le ton monte au conseil municipal de Rimousk, et des citoyen-ne-s estiment que la ville doit en faire plus que simplement demander la tenue d’audiences du BAPEtout comme Sainte-Luce . Dans la Baie des Chaleurs, plusieurs municipalités et organismes ont aussi pris position alors que l’on s’y prépare à un déversement. L’état des rails à Campelton a par ailleurs été déploré et la compagnie admet que le financement n’est pas bouclé. Rappel : campagne en cours pour l’adoption de résolutions municipales.<img-dhuile.info/2015/10/4-revue-de-…> index.gif<img-dhuile.info/2015/10/4-revue-de-…> index.gif

À Mégantic, les signataires d’une pétition, signée également par une vingtaine de médecins et de pharmaciens locaux, demandent au Conseil de la ville d’intenter, dans les plus brefs délais, des démarches juridiques auprès d’une Cour fédérale afin d’obtenir rapidement une ordonnance d’injonction interlocutoire exigeant l’arrêt immédiat du transport de produits dangereux sur la voie ferrée de la CMQR tant et aussi longtemps que cette voie ferrée ne soit pas réparée et rendue sécuritaire. En ce moment, c’est l’interminable attente alors que des citoyens dénoncent le « simple maquillage » de la CMQ. Notons que la compagnie continue les démarches pour éviter de payer,un rapport suite à la tragédie de Mégantic expose ceque Transport Canada n’a pas fait et on apprend à regret qu’un survivant s’enlève la vie. La confiance des électeurs de Mégantic-L’Érable par rapport à leurs élus n’a jamais été aussi basse alors que les citoyens attendent plus que des promesses et des actions de vigilance citoyenne quant à l’état des rails se multiplient, voir Convoi citoyen. RAPPEL :Après la pétition, une grande marche le 11 octobre !

En attendant, le pétrole de l’Ouest fait de grands détours mais se rend bel et bien au Québec par le fleuve et pourrait reprendre un passage plus direct via Montréal – Sorel, et ce malgré une collision récente.

Difficile de ne pas penser à la nouvelle loi sur le lobbyisme, dont les travaux on été remis à janvier prochain, peut-être car la mobilisation s’engage envers cetteattaque contre l’environnement et la démocratie alors que dans un article duDevoir, on nous annonce que 75 lobbyistes de l’industrie pétrolière sont plus actifs que jamais au Québec. Aussi, avec ce mystérieux chantier en cours, réfléchissons aux limites et au piège de l’acceptabilité sociale .

Sur la scène fédérale, vous aurez remarqué que des élections ont été déclenchées . : on s’abstient un peu ici, cette campagne interminable prenant déjà assez de place dans l’actualité (bien que tendancieusement réparti) non ? ok, un moment.sympa, Coule pas Chez nous offre un baromètre et Non à une Marée noire dans le St-Laurenta tenu des conférences de presse non-partisanes mais liées aux hydrocarbures avec Forces et démocratie ainsi qu’avec leParti Vert, celle-ci depuis Belledune et, oubliant sa ligne de Parti (mais se reprenant assez vite, une candidate libérale appuie une demande de moratoire sur le transport du pétrole . Insolite : Madame Univers brandit un t-shirt anti-Harper.

Outre cela, et ce n’est pas complet mais ça donne une idée, Harper a placé un ex-lobbyiste des pipelines à l’Office national de l’Énergie (ONE) et Ottawa a « abandonné » la protection des lacs et des rivières. Le gouvernement canadien est poursuivi par une firme américaineau sujet de l’eau et le Canada se retire de la Convention sur les sécheresses.. Au conseil de la confédération, des dissensions éclatent au sujet de l’exploitationpétrolière mais les premiers ministres veulent accélérer la construction des pipelines.

Extraction et GNL : Le gouvernement Couillard a fini par lancer officiellement sastratégie maritime, pilier de sa stratégie de relance économique du Québec. On y glisse que la Société des traversiers du Québec comptera à très court terme sur trois navires utilisant du GNL,’ Nous voulons l’exploiter, le transporter et le rendre disponible. […] J’ai des dizaines de projets entre les mains » dit Jean d’Amour . Avec l’approbation de la construction d’une grande usine de GNL à Bécancour et Énergie Saguenay GNL Québec obtient son premier permis. Cette attitude pour le moins complaisante porte déjà son lot de conséquences dans la région gaspésienne avec l’ajout de l’investissement supplémentaire par voie de placement privé de 3,8 M$ par legouvernement du Québec à Pétrolia,encourage ainsi notamment le projet Bourque, participant à l’élan de l’industrie des hydrocarbures au Québec.

L’idée du gouvernement Couillard de faire du secteur de Cacouna une « zone industrialo-portuaire » clé de la stratégie maritime suscite de « vives inquiétudes »chez les spécialistes du béluga du Saint-Laurent, mais aussi chez les écologistes alors que le plan de protection des espaces marins est très flou

Aussi, l’offensive pétrolière et gazière s’annonce enGaspésie et au Bas-Saint-Laurent et celui-ci embrase aussi secteur de la Mitis où Petrolympic tente d’attirer des investissements tout commeJunexau sujet de Galt, qui voit du forage horizontal, dans leurs récents communiqués vantant les promesses des études récentes de “leurs” gisements. (insolite : tous leurs communiqués commencent par : “Nous sommes heureux d’annoncer”)

À propos, Haldimand 4 : Toujours pas de BAPE à Gaspé malgré la demande de la municipalité, mais plutôt l’octroi du permis de complétion.D’ailleurs, il n’y aura pas d’études du BAPE en Gaspésie : Le gouvernement Couillard a toutefois décidé de confier tout le dossier des énergies fossiles à une EES lancé en 2014. Sans consultation valable, Tache d’huile continue d’exiger l’arrêt des travaux. Une consultation valable se fait en temps utile et on y bénéficie du droit de refuser…

Plus de la moitié des forages seraient réalisés à Anticosti, malgré des perspectives financières qui font douter. Pour faire passer la pilule de la fracturation liés au merveilleux monde du pétrole hypothétique à Anticosti , les habitant-e-s auront un beau spectacle, .

Corridor Resources est à la recherche de partenaires pour Old Harry, ses investissements étant au point mort : on nous invite à considérer la lettre d’un Terre-Neuvien à ses voisins québécois. Notons que Trois nations autochtones veulent protéger le fleuve : et que les pêcheurs de l’est du pays sont ligués contre le développement pétrolier.. Notons que ce pétrole est encore hypothétique et, comme la question vous turplupine certainement(!), PKP n’est ni pour ni contre.

Par ailleurs, en moins d’un an, l’or noir tout droit sorti des sables bitumineux. s’est effondré de80 $ à moins de 30 $, un niveau qui rappelle les lendemains de la crise financière de 2008.et le niveau de Investissement mondial : les entreprises sont en berne alors que Shell a foré en Arctique mais perd son pari !

Côté contaminations, et autres désagréments, on déplore un deuxième déversement de diesel a lieu dans une centrale du Grand Nord du Québec, alors que la décontamination des îles de la Madeleine n’est toujours pas complétée mais Hydro-Québec construira un oléoduc aérien. unpipeline de TransCanada explose près d’Emerson au Manitoba, une autre explosion sur un site de transformation de sables bitumineux, Dans la même veine, une importante fuite est survenue dans un oléoduc de construction récente et a laissé s’écouler cinq millions de litres d’hydrocarbures bruts près de Fort McMurray, en Alberta, sans même déclencherl’alarme. et Husky Energy rapporte une fuite majeure d’hydrocarburesprovenant d’une conduite reliée à deux de ses puits sous-marins au large de Terre-Neuve. De plus, les séismes induits par fracturation pourraient augmenteralors que la commission du pétrole et du gaz de la province a affirmé que le séisme, qui a été ressenti par les résidents de Fort St. John et de Fort Nelson le 4 août 2014, a étéprovoqué par une « injection de liquide lors de la fracturation hydraulique ». Sur une note plus internationale, il est dit que L’Iran court à la catastrophe écologique et que la crise en Syrie n’est pas dépourvue de dimension climatique.

Nouveau classique climatique : Les gaz à effet de serre en concentration record et on annonce un El Nino record, ce qui frappera notamment la Californie dont onconnaît mieux les causes de la sécheresse. À l’approche de la 21e Conférence de parties de l’ONU sur le climats, certain-e-s se demandent en majuscule LES ENGAGEMENTS DES PAYS PERMETTRONT-ILS DE STABILISER LE CLIMAT ? alors que d’autres sont d’avis que la marche est maintenant trop haute pour que cela puisse suffire(désolée du défaitisme), et d’autres encore nous invitent à la réflexion prudente face aux illusions vertes (ou l’art de se poser les mauvaises questions) Parce que quelque part, c’est à se demander, Creuser jusqu’où ?ou encore Le pétrole… et après ? Voire, et s’il fallait dé-développer des pays ? Notons les priorités syndicales pour la COP21., qui ne se trouvent pas dansSolutions climat, la grande foire du greenwashing et du lobbying.

Heureusement, les mobilisations (voir section 2) ne manquent pas. De plus, les voix se multiplient pour un désinvestissement des énergies fossiles alors que même l’OCDE reconnaitque des dizaines de milliards de dollars en subventions sont versés à la production et à la consommation d’énergies fossiles. D’autre part, un nouveau manifeste a été mis en circulation, Un grand bond vers l’avant, inspiré de Tout peut changer de Naomi Klein. Un regroupement de personnalités publiques canadiennes de différents horizons ont lancé ce vibrant plaidoyer en faveur d’une véritable transition énergétique axée sur une plus grande justice sociale.” Le temps de la démocratie énergétique est venu : nous croyons non seulement qu’il faut de nouvelles sources d’énergie, mais aussi que les communautés devraient, lorsque possible, contrôler collectivement ces nouveaux systèmes de production d’énergie. D’autre part, un appel est lancé par des centaines de groupesautonomes à travers l’Amérique du Nord afin d’attaquer les institutions qui menacent notre survie. DERNIÈRE HEURE ! : Plus de 160 groupes lancent le Front commun pour la transition énergétique

Au municipal, Des municipalités prêtes à se battre pour protéger leur eau potable, appuyées par le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec, elles exigent de nouvelles normes de protection de l’eau et donnent un appui sans équivoque à Ristigouche.en plus de 10 000 $ à Solidarité Ristigouche. Toujours dans l’esprit acadien, Zachary Richard met en garde les Québécois

Bonnes nouvelles (considérant) : Une personne ayant pris part activement à la résistance à la fracturation àhttps://www.google.com/url?q=http:/…Elsipogtog voit toutes les charges tomber, et les fonds de défense restants iront à Unist’ot’en Camp. Aussi La Cour suprême du Canada a jugé que des villageois équatoriens ont lehttps://www.google.com/url?q=http:/…droit de déposer une poursuite contre la pétrolière Chevron devant une cour ontarienne en vue d’obtenir des milliards de dollars en dommages-intérêts environnementaux. Aussi, L’Église Unie désinvestit des hydrocarbures et, insolite, un scientifique fédéral suspendu après avoir écrit une chanson contre Harper

Côté alternatives, les municipalités auront jusqu’au 31 décembre 2022 pour compléter les travaux d’infrastructures de compostage et biométhanisationmais certains n’attendent pas, vivant en quasi-autonomie en Haute-Gaspésie et c’est un excellent moment pour supporter le Hameau 18 dans sa démarche. Toujours en Gaspésie, un verger voit le jour à New Richmond : La moitié de la terre de 12 acres a été défrichée pour l’instant, l’autre moitié, qui se rend jusqu’à la route 132, est toujours boisée. C’est cette année que les premiers arbres ont été plantés. Aussi, le demi, monnaie locale gaspésienne, a fait jaser même à Radio X qui n’a cependant pas parlé du caca des membres d’une famille pour faire pousser les légumes du jardin à Saint-Siméon.. À une échelle plus grande, La coopérative intégrale, ou comment répondre aux besoins individuels et collectifs hors des règles du marché continue de faire réfléchir et à Montréal on ouvre une première bibliothèque d’outils, ou encore plus petite avec la Micro-ferme : une ferme de moins d’un hectare

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