Retour sur l’actualité hydrocarbures en mars et avril 2015 au Québec et dans les environs, avec une emphase féministe, dans le contexte du 8 mars, journée mondiale des femmes. Survols, entrevues, blagues et invitations à l’action ! Merci de passer le mot : auto-diffusion collective !
Synthèse de l’actualité, mars 2015
Alors que le gouvernement provincial a déposé un budget décrié par les organisations communautaires, syndicales, étudiantes, aînées, etc…., il est applaudi par Pétrolia car la compagnie y voit la confirmation de compléter l’évaluation du potentiel de gaz naturel en Gaspésie. Rappelons que Pétrolia souhaite liquéfié ce théorique gaz et l’envoyer sur la Côte-nord (Bourque).
Les impacts des mesures d’austérité sur les mesures de protection de l’environnement sont alarmants et invitent à réfléchir sur le développement économique alors que l’environnement écope une fois de plus.
Dans la veine austérité environnement mais cette fois en mobilisations, des étudiants lancent un appel à une « grève sociale » et appellent l’ensemble de la société à se joindre à leur mouvement contre l’austérité budgétaire et l’exploitation des hydrocarbures alors que de nombreuses femmes ont mis de l’avant ces idées dans le cadre de la Journée internationale des femmes, elles ont même bloqué quelques minutes l’accès à la raffinerie Suncor de Montréal-Est, afin de manifester contre les sables bitumineux et l’industrie pétrolière, comme l’indique leur déclaration contre les oléoducs.
Dernière heure ! Des artistes et intellectuels lancent un Manifeste pour un élan global et le gouvernement ouvre grande la porte aux hydrocarbures.
Le gouvernement du Québec est par ailleurs critiqué sur la consultation sur la nouvelle politique énergétique mais aussi sur son projet de Stratégie gouvernementale de développement durable jugée nettement insuffisante.
Plusieurs municipalités réclament une meilleure protection de leur approvisionnement en eau potable considérant notamment les cas de Gaspé et Ristigouche qui craint la faillite. Pour rester sur la fracturation, les Algériens se mobilisent et le nouveau Brunswick un moratoire est adopté alors qu’une commission spéciale est créée sur la question (NB : erreur dans le titre del’article, c’est bien au Nouveau Brunswick)
L’eau, élément essentiel encore pris pour acquis au Canada bien que des milliers de personnes au pays ne puissent boire leur eau pour cause de contaminations dit un rapport récent. La Californie voit maintenant arriver une pénurie et des agences admettent avoir échoué à la protection des sources d’eau . Plusieurs activités ont eu lieu le 22 mars, journée mondiale de l’eau, dont une action à Bonaventure.
Toujours en Gaspésie, Junex considère ses essais concluants et annonce de nouveaux forages et les forages à Gaspé laissent Bernanrd Drainville évasif alors que la compagnie a nommé Martin Bélanger de TransCanada sur son conseil d’administration et a octroyé 75 000 options d’achat à un administrateur.
Du côté de la cimenterie, le CQDE et environnement Vert-Plus se sont retirés de la démarche judiciaire. Notons toutefois qu’EVP continue de s’opposer farouchement à ce projet et refuse toute négociation bidon avec ciment McCinnis. EVP dénonce la position du gouvernement qui a passé une loi pour sécuriser le projet (et non l’environnement). EVP déclare ce gouvernement illégitime et demande la démission du ministre de l’environnement M. Heurtel.
Dans le dossier d’Anticosti, un appel d’offres d’évaluation économique pour la construction d’infrastructure de stockage et de transport a été lancé, on parle de pipelines. Le projet accuse du retard mais il semblerait que l’évaluation environnementale stratégique (EES) spécifique à l’île ne serait pas prolongée de façon à s’assurer d’inclure les opérations de fracturation. Le mémoire déposé par Marc Durand, doct-ing. en génie géologique, nous en apprend encore sur ce dossier.
Du côté des trains, la réalité dépasse la fiction ! : Tache d’huile invite les communautés à considérer sérieusement les récents incidents ferroviaires, notamment ceux de Gogama en Ontario où 30 des 94 wagons-citernes ont déraillé. Plusieurs se sont en enflammés et d’autres ont déversé du pétrole brut dans le réseau fluvial de la rivière Mattagami. Le tout provoquant aussi inquiétude et questionnement au Bas-Saint-Laurent : Quatre convois ont déraillé dans les dernières semaines dans l’est de l’Amérique du Nord. Les deux derniers impliquaient des wagons CP1232, norme pourtant plus sécuritaire que la DOT-111 dont le fédéral a exigé le remplacement à la suite de la tragédie à Lac-Mégantic. Un moratoire s’impose ! Aux États-unis, le pays est en feu et le déraillement en Illinois a menacé la rivière Mississipi alors que l’industrie fait du lobby contre les mesures de protection.
Les pipelines se multiplient aux États Unis malgré la lutte contre Keystone XL tandis que ce fut la ruée vers les audiences de l’ONÉ sur Énergie est qui verra un seul représentant du gouvernement du Québec. Toujours sans tracé définitif, on sait maintenant que Cacouna est exclu, ce qui est effectivement une grande victoire pour les bélugasmais les craintes se déplacent à Baie-desSables qui n’est toujours pas exclu tout comme Lévis, l’entreprise souhaitant vraisemblablement toujours un port au Québec. Par ailleurs, TransCanada se fait rudement questionner au Nouveau-Brunswick. Rappelons que les émissions de GES liées à Énergie Est sur 40 ans équivalent à plus de 1,3 milliard d’autos.
Du côté de la ligne 9, La directrice générale du CPE Gamin Gamine, à Terrebonne, s’inquiète vivement de l’inversion du pipeline 9B d’Enbridge alors que L’Office national de l’énergie trouve trop compliqué d’expliquer au public pourquoi il n’exigera pas d’essais hydrostatiques sur la canalisation 9B.
En passant, un pipeline a laissé fuir 2 700 000 litres de pétrole brut dans la nature en Alberta.
Récurrent : le gouvernement fédéral est accusé de pousser les Premières Nations à abandonner leurs droits fonciers pour des profits de pétrole et de gaz alors que (insolite), des conservateurs se portent à la défense de la désobéissance civile… : et nous invitent à ne pas craindre la loi C-51, qui a soulevé des mouvements de contestation tant de juristes que de militant-e-s, voire de David Suzuki Par ailleurs, un élément-clé du programme de surveillance de la qualité de l’air dans la région des sables bitumineux de l’Alberta est cloué au garage, faute de moyens pour le remplacer.
Insolite : des travailleurs des sables bitumineux renvoyés sans même qu’on vienne les chercher au loin et la Floride bannit l’expression « changements climatiques.
L’actualité climatique est pourtant spectaculaire ce mois-ci alors que la fonte de l’Artctique interfère avec le Gulf stream et qu’on annonce la grosse montée des températures après quelques années de sursis.
Sur ce, on prend du temps pour en jaser lors du passage de la tournée de Réalisme et d’alliances dans votre coin ?